La peinture glycérophtalique, plus connue sous le nom de peinture glycéro, a longtemps été l’un des produits phares du bricolage et du bâtiment. Appréciée pour sa résistance et son aspect tendu, elle est aujourd’hui moins utilisée qu’autrefois, notamment en raison des évolutions réglementaires sur les solvants. Pourtant, elle reste une solution technique encore utilisée dans certaines situations spécifiques. Avant de faire un choix pour un chantier ou une rénovation, mieux vaut bien connaître ses principales caractéristiques. Voici les 5 éléments essentiels à retenir pour mieux comprendre ce type de peinture.
1. Une peinture à base de solvant
Contrairement aux peintures acryliques, la peinture glycérophtalique est formulée à base de solvants organiques. Ce composant lui donne sa texture fluide, son pouvoir couvrant élevé et sa finition très lisse. Elle pénètre bien dans les supports, ce qui permet une excellente accroche, notamment sur les surfaces difficiles comme le bois, les métaux ou les anciennes peintures.
Cette base solvantée offre aussi une meilleure résistance à l’humidité, ce qui la rend particulièrement utile dans les pièces d’eau ou sur les menuiseries extérieures. En contrepartie, elle dégage une forte odeur lors de l’application et nécessite une bonne aération. Le nettoyage des outils ne se fait pas à l’eau, mais au white spirit, ce qui peut représenter une contrainte supplémentaire dans l’usage domestique.
2. Une excellente résistance dans le temps
L’un des grands avantages de la peinture glycéro est sa durabilité. Elle forme un film protecteur solide, capable de résister aux chocs, aux frottements répétés et aux conditions climatiques difficiles. C’est pour cette raison qu’elle a longtemps été la peinture de référence pour les boiseries, les portes, les fenêtres et les plinthes. Même en intérieur, elle conserve son éclat plus longtemps qu’une peinture acrylique. Elle jaunit légèrement avec le temps, surtout en l’absence de lumière naturelle, mais reste très performante en termes de tenue. Dans les environnements exposés ou les zones très sollicitées, elle représente donc encore aujourd’hui un bon compromis entre esthétisme et robustesse.
3. Un temps de séchage plus long
La peinture glycérophtalique demande plus de patience que les peintures à l’eau. Son temps de séchage est plus long : il faut en moyenne 6 à 8 heures pour un séchage au toucher, et jusqu’à 24 heures pour un séchage complet entre deux couches. Cette contrainte peut rallonger la durée des travaux, surtout si plusieurs couches sont nécessaires.
De plus, pendant toute cette période, la pièce doit être bien ventilée pour éviter l’accumulation de solvants dans l’air. C’est un point à ne pas négliger, notamment dans les logements occupés. Le séchage lent est compensé par une finition plus tendue, sans traces de reprise, ce qui en fait un choix intéressant pour les surfaces visibles où le rendu doit être impeccable.
4. Une application technique mais valorisante
Travailler avec une peinture glycéro demande un peu plus de savoir-faire qu’une peinture acrylique. Sa texture plus grasse et son pouvoir couvrant élevé imposent un bon dosage pour éviter les coulures. Le rouleau doit être bien chargé et utilisé de manière régulière. Il est aussi important de respecter les temps de séchage entre les couches pour ne pas créer de défauts d’adhérence. L’application est donc plus exigeante, mais elle permet d’obtenir une finition lisse, sans traces, qui valorise le support.
C’est une peinture souvent choisie pour ses résultats esthétiques durables, notamment dans les rénovations soignées ou les projets professionnels. Pour les surfaces complexes comme les boiseries moulurées, les encadrements ou les meubles, la glycéro reste une référence en matière de finition.
5. Une peinture de moins en moins utilisée, mais encore autorisée
Avec les nouvelles normes environnementales, la peinture glycérophtalique a vu son usage se réduire considérablement. Elle contient une forte proportion de composés organiques volatils (COV), qui sont nocifs pour la santé et l’environnement. Depuis les années 2010, les législations européennes ont encadré sa commercialisation, limitant la teneur en solvants dans les produits vendus. Si certaines versions ont été reformulées pour respecter ces seuils, la peinture glycéro traditionnelle, telle qu’on la connaissait, est de plus en plus rare en grande surface.
Cela ne signifie pas qu’elle est interdite. Elle reste disponible pour les usages spécifiques, notamment en rénovation patrimoniale, dans les bâtiments publics ou pour les professionnels qui maîtrisent son application. Son usage domestique est possible, mais il faut être conscient des contraintes qu’elle impose en termes d’aération, de sécurité et de gestion des déchets. Lisez cet article si vous souhaitez d’autres renseignements.